Mademoiselle Nineteen, Liverpool
En 2012, une Lolita mignonne comme un coeur évoquait ses
premiers émois amoureux sur fond de guitares yéyé et des refrains
lipstick pop signés Jacques Duvall.
Cinq ans, cinquante concerts, une
présence massive dans les festivals belges, une tournée en Chine,
des titres en playlist anglaise et une valise de souvenirs plus tard,
Mademoiselle Nineteen a jeté ses sucettes à l’anis. Elle s’est trouvé
une âme rock dans les brumes vaporeuses de Liverpool. C’est là,
dans la cité portuaire du nord de l’Angleterre, berceau des Fab Four,
d'Echo And The Bunnymen, de The La’s ou encore de The Pale
Fountains, qu’elle a enregistré son nouvel album Liverpool. Soit, dix
chansons qui sentent le soufre, la sueur, l’urgence, la féminité et
l’insouciance.
« J’ai eu envie d’emmener le projet Mademoiselle Nineteen plus loin »
« J’ai eu envie d’emmener le projet Mademoiselle Nineteen plus loin », confie Juliette Wathieu. « Lorsque je me suis remise au travail
avec Benjamin Schoos, le boss de mon label Freaksville Records,
les choses se sont mises en place de manière naturelle. Benjamin a
eu l’idée de m’envoyer seule à Liverpool pour enregistrer avec Alex
Gavaghan, un musicien/producteur. Alex ne vit que pour la musique.
Il joue dans deux groupes, The Boss Jockeys et The Cubical, connaît
tous les musiciens de la scène locale et est dingue de french pop.
Les sessions au Room With a View Studios étaient étalées sur trois
jours. On jouait dans un grenier, l’espace était minuscule.
Un truc assez irréel qui m’a inspiré le titre de l’album : Liverpool. C'était le choc des cultures.
Moi, la petite frenchie, j’ai perdu tous mes repères avec ces
musiciens anglais aguerris. J’ai dû casser ma coquille, m'en extraire
et me surpasser, mais le résultat est là. »
Si on note, ça et là, les influences sixties qui caractérisaient les
chansons du premier album de Mademoiselle Nineteen, la pal-
ette s’élargit considérablement sur Liverpool. Il y a des accents
de Northern Soul sur Au Jardin, des riffs de garage rock dans
Rien À Dire, une pulsion R&B dans Je T’aime Aujourd’hui, et
Imbuvable, de la folie punk du côté de La Mécanique Désastre
et l’album se referme avec I’ll Take Theses Words, ballade cré-
pusculaire chantée − off course − en anglais dans le pur style
blue eyed soul. Dusty Springfield n’est pas loin...
Avec Liverpool, Mademoiselle Nineteen affirme sa volonté d'éclater
son univers musical. Un désir qui se retrouve également dans les
textes des chansons. « Mon premier album a suscité des fantasmes
chez pas mal d'auteurs », se réjouit Mademoiselle Nineteen. Jacques
Duvall, encore lui, mais aussi Doriand, Rudy Léonet, Elisabeth Jutel
du groupe français Double Françoise, Pierre Mikaïloff (ancien
parolier de Jacno), son papa Marc Morgan et son frère Maxime Wathieu se
laissent inspirer par une jeune femme qui n'a pas sans langue en
poche.